Pour combattre le mildiou, on sulfatait les vignes au balai
Le mildiou infecte la vigne dès la fin du 19e siècle. L’Etat du Valais tire la sonnette d’alarme en 1892. Si les vignerons ne se battent pas contre les nouveaux ravageurs, ils perdront leurs vignes. Une arme parvient à neutraliser le champignon parasite : une préparation bleue à base de cuivre, la bouillie bordelaise.
Cette potion magique a été découverte par hasard en France. Dans le Médoc, on observe que les feuilles que l’on couvre de vert-de-gris pour éloigner les maraudeurs sont épargnées par le mildiou. Dans la région de Beaune en Bourgogne, les ceps proches d’échalas traités au sulfate de cuivre restent sains.
Le premier produit combiné prêt à l’emploi, « La Renommée », s’achète à l’épicerie du village. Cette mixture est aujourd’hui remplacée par des produits de synthèse, mais certains vignerons l’utilisent encore en alternance avec d’autres fongicides.
Avant l’hélicoptère
Au début, on l’applique manuellement à l’aide d’un balai végétal fait de paille, d’une branche d’arolle ou de genévrier trempé dans un bidon ou un mestre contenant la préparation. Les premiers pulvérisateurs à jet projeté apparaissent dans les années 1870 et les premières pompes à sulfater sont vendues dès 1888. Dans les années 1960, l’atomiseur à moteur fait son apparition. Des premières pompes adaptées sur motoculteur, aux moto-pompes, aux turbo-diffuseurs jusqu’à l’hélicoptère, la technique de pulvérisation des traitements ne cesse de s’améliorer pour gagner en efficacité, en temps et en main d’œuvre.
Source
HUGON-DUC Mélanie, ZUFFEREY Anne-Dominique, « Maladies et ravageurs : plus d’un siècle de lutte » in Histoire de la Vigne et du Vin en Valais : des origines à nos jours, Sierre-Salgesch, Musée valaisan de la Vigne et du Vin, Gollion, Infolio, 2009.